mardi 12 juin 2012

Crise et justice

La crise qui a commencé en 2007 et que nous vivons toujours aujourd'hui, n'est pas seulement une crise de la dette. Ni même une crises des dettes, puisque commençant avec les subprimes, qui représentent des dettes de particuliers américains, nous sommes passés aux dettes des états européens.

Cette crise est tout simplement le symptôme d'un monde en déséquilibre, qui bouge et se transforme pour retrouver son équilibre. Un monde qui bascule, entre d'un côté des pays riches qui s'endettent pour maintenir et augmenter leur niveau de vie, et d'un autre côté des pays pauvres qui travaillent comme des forçats pour sortir de leur misère. Cette évolution est souhaitable, parce qu'elle conduit à une meilleure répartition des richesses.

Les pays riches ont jusqu'à présent profité de la mondialisation pour augmenter leur pouvoir d'achat, au détriment des pays pauvres. Combien coûterait une un téléphone portable s'il était fabriqué entièrement en France : 1000 €? Plus encore? Les délocalisations ne sont pas la seule conséquence de la mondialisation, il y a aussi les produits manufacturés bon marché. Le Français moyen manque de cohérence : celui qui achète bon marché des voitures fabriquées en Corée est le même que celui qui manifeste contre les délocalisations…

Et les pays pauvres, grâce à leur faible coût de main d'œuvre accumulent des excédents commerciaux qui sont l'exacte image, inversée, des dettes des pays riches, au prix de conditions de travail dignes de l'esclavage : horaires délirants, pas ou peu de congés, travail des enfants, précarité de l'emploi,…

L'avenir n'est pas écrit, mais cette tendance lourde vers le "travailler plus pour gagner moins" dans nos pays riches pourra nous faire basculer dans la misère, comme la Grèce, si nous persistons à nier la réalité. Si, au contraire, nous ouvrons les yeux et retroussons les manches, nous pourrons limiter la casse en un "travailler plus pour préserver notre niveau de vie".
Ajoutons à cette tendance la croissance de la population mondiale, l'augmentation du niveau de vie moyen de cette population, et, face à cela, la limitation des ressources de notre planète, on voit que l'avenir est fait de sang, de sueur et de larmes.
Dans ces conditions, il est très dangereux de promettre des lendemains qui chantent, n'est ce pas Mr Hollande?

Si nous voulons préserver notre niveau de vie, nous devons retrouver une croissance, mais pas n'importe laquelle, et surtout pas cette croissance basée sur la consommation et la dette que nous avons connue depuis les années 1980. Non, il faut une croissance basée sur la production.
Par exemple, produire nous-mêmes notre pétrole, sur nos territoires, est possible et techniquement à portée de main (un jour je prendrai la peine d'expliquer comment, mais l'électricité nucléaire est essentielle pour cela), et suffirait à compenser notre déficit commercial, tout en générant des dizaines de milliers d'emplois locaux. De plus, l'environnement ne s'en portera que mieux, parce que l'on utilisera pour cela uniquement des ressources sans émissions de CO2.

Il faut aussi favoriser l'emploi en France, et pour cela, il existe de nombreux leviers, que l'actuel gouvernement actionne systématiquement en sens inverse :
  • Diminuer la pression fiscale sur les entreprises pour l'augmenter sur la consommation (TVA dite "anti-délocalisation").
  • Encourager, flatter et féliciter les riches, et surtout les autoriser à rester riches. En particulier si leur richesse permet de créer ou maintenir des emplois en France. Bref, commencer par supprimer l'impôt sur la fortune, cet impôt imbécile qui, en faisant fuir la richesse hors de France, coûte à l'état plus cher qu'il ne rapporte.
  • Limiter la pression administrative qui s'exerce sur les entreprises à travers une prolifération de lois, de règlements et de normes. Et aussi stabiliser la réglementation, en perpétuelle évolution dans notre pays. Notons toutefois que sur ce point particulier, c'est surtout notre ancien gouvernement qui s'est distingué en augmentant considérablement la pression administrative. Le nouveau gouvernement n'a pas encore eu le temps de faire ses preuves.
  • Mettre à disposition une électricité abondante, de bonne qualité (disponible quand on en a besoin) et bon marché. En d'autres termes, construire de nouvelles centrales nucléaires plutôt que d'arrêter les anciennes.
  • Rendre l'emploi flexible.
 On notera à propos du dernier point, que dans notre pays, la flexibilité de l'emploi, nécessaire à une industrie qui doit faire face à un monde en perpétuelle évolution, est totalement assumée par un quart de la population active (emplois précaires, 12 %, et chômeurs). Face à cette population défavorisée, un quart environ des actifs sont fonctionnaires, travaillent moins, sont mieux payés, bénéficient d'un emploi à vie, et consomment un sixième de notre PIB.
Voilà une grande injustice, que notre Président, qui met son mandat sous le signe de la justice, ne manquera pas de corriger?
Mettons tout de suite les choses au point : élever le statut de ces emplois précaires vers celui, beaucoup plus favorable, de la fonction publique ne peut aboutir qu'à la disparition de ce qui reste de notre industrie, et à une augmentation considérable du chômage dans notre pays.
Non, la solution est de réduire le nombre de fonctionnaires, et de réduire leurs avantages. En conséquence, on pourra relâcher la pression fiscale sur les entreprises, qui pourront alors exporter, se développer, embaucher, et offrir plus d'emplois stables.

Au travail…
Ou sinon, sauve qui peut!

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