vendredi 27 avril 2012

L'arnaque du photovoltaïque et de l'éolien


Le premier Grenelle de l'environnement préconise le développement du solaire et de l'éolien, en justifiant cette décision par la nécessité de lutter contre le changement climatique.
C'est une arnaque, un déni de démocratie (*). En effet, le développement récent du solaire et de l'éolien en France n'a pas permis d'économiser un seul gramme de CO2. Ces énergies se sont substituées à une partie du nucléaire, qui n'émet pas de CO2… Poussons plus loin en analysant le cycle de vie de chacune de ces énergies. Le nucléaire, avec l'éolien et l'hydraulique, se situe tout en bas de l'échelle : il n'émet qu'environ 5 g de CO2 par kW.h produit (certaines analyses attribuent quand même 18 g par kW.h à l'éolien). Le photovoltaïque émet 60 à 100 g de CO2 par kW.h selon les analyses. Cela est dû à la grande quantité d'énergie nécessaire à la fabrication des panneaux, et au fait que l'essentiel des panneaux est fabriqué en Chine, qui produit son électricité à partir de charbon, dans des centrales au rendement lamentable.
En final, si le développement de l'éolien est relativement neutre vis-à-vis du climat, celui du photovoltaïque augmente nos émissions de gaz à effet de serre, alors qu'il est sensé les diminuer!

(*) toute loi étant coercitive, elle doit être justifiée, conformément à l'article 5 de la Déclaration des Droits de l'Homme. Ce déni de démocratie s'ajoute d'ailleurs au fait que le Grenelle donne un rôle accru aux associations, contrairement au principe fondamental d'égalité des citoyens devant la loi et devant le vote.

L'éolien et le photovoltaïque produisent de l'électricité quand il y a du vent ou du soleil, et pas forcément quand on a besoin d'électricité. Et l'électricité ne peut pas se stocker (**). C'est pourquoi, n'en déplaise à Mr Hollande, on pourra installer toutes les éoliennes et tous les panneaux que l'on veut, cela ne permettra pas pour autant d'arrêter une seule centrale nucléaire.

(**) : il n'est pas tout à fait exact que l'électricité ne peut pas se stocker. Mais c'est suffisamment exact pour mon propos. Ce point mérite un développement plus poussé, que je ferai peut-être l'effort de faire, un jour ou l'autre.

Les pics de consommation se produisent en France le soir, quand les familles se retrouvent et veulent s'éclairer, mais aussi quand la production photovoltaïque s'arrête. Les pics sont d'autant plus importants que la température extérieure est froide ; et, en général, les grands froids s'accompagnent de vents quasi nuls…
Les défenseurs de l'éolien auront beau dire que quand il n'y a pas de vent au Nord, il y en a au Sud ; c'est faux : lors du pic de consommation du 08/02/2012 (102 098 MW consommés), le vent était plat au Sud comme au Nord. Et pendant la canicule de 2003, pendant laquelle tous les climatiseurs fonctionnaient à plein régime, il n'y a pas eu un seul souffle de vent sur toute l'Europe pendant un mois.
La puissance éolienne délivrée en avril 2010 était la suivante (en MW) :
On voit que pour une puissance installée à l'époque de 4500 MW, la production pouvait dépasser la moitié de cette puissance installée, mais aussi que par moments, la puissance produite était quasiment nulle.

Entre fin 2005 et fin 2011, nous avons installé en France 8500 MW d'éolien et de photovoltaïque, soit l'équivalent de 9,5 réacteurs nucléaires du type le plus ancien en fonctionnement (type Fessenheim, 900 MW). Et pourtant, nous n'avons arrêté aucun de ces réacteurs, alors que la consommation électrique en France n'a guère évolué (autour de 480 TW.h/an). C'est bien la preuve que, malgré l'installation de ces nouvelles capacités de production, les plus anciennes, celles produisant à la demande, sont toujours nécessaires. Et ne croyez pas que l'on a pour autant diminué nos capacités de production à partir de combustibles carbonés fossiles : non seulement nous avons construit de nouvelles capacités, mais encore nous avons plus utilisé ces sources émettrices de CO2 (la veine violette, correspondant aux carbonés fossiles dans le graphe ci-dessous, s'épaissit entre 2000 et 2010).

On ne peut donc remplacer une centrale nucléaire que par un autre moyen permettant de produire de l'électricité à la demande. C'est-à-dire par :
  • Une autre centrale nucléaire, n'émettant pas de CO2
  • Une centrale au gaz, au charbon ou au pétrole, émettant du CO2
  • Une centrale hydraulique, n'émettant pas de CO2, mais le gisement hydraulique est déjà totalement exploité en France
  • Une centrale brûlant de la biomasse, sans émission nette de CO2, mais je considère que la biomasse est trop précieuse pour la brûler en vue de produire de la chaleur ou de l'électricité (voir note en fin d'article).
Et on ne peut certainement pas remplacer une centrale nucléaire par des capacités éoliennes ou photovoltaïques. Je ne me priverai pas de le répéter, le choix n'est pas entre nucléaire et renouvelables fatals (éolien et photovoltaïque), mais entre nucléaire et combustibles fossiles carbonés (charbon, gaz, pétrole). Il existe toutefois une alternative permettant d'échapper à ce dilemme. Certains la désignent par "évolution des comportements". Je préfère utiliser le terme exact, beaucoup plus lapidaire et descriptif : "pénurie" (voir mon article "Economies, énergie, électricité").

Non seulement les coûts de production d'éolien et photovoltaïque sont très élevés (60 €/MW.h pour l'éolien et 300 €/MW.h pour le photovoltaïque), mais il faut prendre en compte dans l'évaluation économique la nécessité d'entretenir des capacités de production "à la demande" capables de prendre le relais lorsque vent et soleil sont absents. Il faut donc, dans le cas de la France, comparer ces coûts d'éolien et de solaire au coût marginal de l'énergie nucléaire, 5 €/MW.h (correspondant au coût du combustible nucléaire tel que calculé par la Cour des Comptes). Ce coût marginal est le coût de l'électricité supplémentaire que l'on pourrait produire avec nos réacteurs nucléaires existants sachant que ceux-ci ne fonctionnent pas toujours à pleine puissance.
Pour paraphraser Cécile Duflot, éolien et photovoltaïque sont une catastrophe économique pour la France.

Certains vous disent que éolien et photovoltaïque produisent plus d'emploi que le nucléaire. Ils ont raison : le nombre d'emplois créés est en rapport avec le coût de l'électricité, c'est pourquoi le nucléaire en crée moins que l'éolien qui en crée moins que le photovoltaïque. Mais tous les emplois du nucléaire sont en France, alors que ceux créés par l'éolien et le photovoltaïque se situent plutôt en Chine et dans les pays de l'Europe du Nord qui fabriquent les éoliennes et les panneaux.
Mais rassurez-vous, comme nous avons choisi de développer l'éolien et le photovoltaïque, nous financerons donc non seulement les emplois liés à ces énergies (en Chine), mais aussi ceux liés au nucléaire. Heureusement que nous sommes riches…

Certains qualifient éolien et photovoltaïque d'énergies vertes, voire même d'énergies propres. C'est complètement abusif :
  • L'éolien occupe une surface énorme, si on la ramène au service rendu (le nombre de kW.h produits dans l'année). On vous dira que la surface en question peut avoir un double usage (éolien et agriculture par exemple). Mais notez bien que l'accès aux fermes éoliennes est interdit au public à cause des risque de chute de glaçons, pales ou autres objets contondants
  • Le bruit des éoliennes gêne le voisinage
  • Une éolienne peut prendre feu, avec émission de gaz toxiques dans l'environnement
  • Le transport des pales d'éoliennes est source d'accidents
  • La production de panneaux photovoltaïques nécessite une grande quantité d'énergie (dans l'état actuel de la technique, il faut 2 ans au panneau pour "rembourser" l'énergie que sa production a consommé), et l'utilisation de produits chimiques toxiques
  • La pose de panneaux photovoltaïques sur les toits génère des risques de chute pour l'installateur
  • Beaucoup (70 % en 2010) d'installations électriques gérant les petites unités de production photovoltaïque ne sont pas aux normes et génèrent des risques d'électrocution.
Vous me direz que les conséquences potentielles n'ont rien à voir avec celles d'un accident nucléaire. Certes, mais lorsque l'on ramène le niveau de risque à la quantité d'énergie produite, on arrive à des situations comparables, tout simplement parce qu'éolien et photovoltaïque ne produisent vraiment pas beaucoup d'électricité…


Pour finir, précisons que les éoliennes et installations photovoltaïques sont financées par des entreprises privées et des particuliers, à qui l'on a promis d'acheter l'électricité produite à un tarif garanti pendant 20 ans. C'est donc nos enfants et les générations futures qui financeront cette catastrophe économique et écologique.
Je pense que ceux que les écologistes désignent sous le terme "lobby nucléaire" sont bien plus soucieux du droit des générations futures que ces soit-disant écologistes.

Malgré tout, je ne suis pas opposé à financer la recherche, notamment sur le stockage de l'électricité et sur le solaire (photovoltaïque et photo-thermique). Mais je suis farouchement opposé aux tarifs d'achat garantis qui permettent de financer l'installation de capacités de production à coût non compétitif. C'est une gabegie doublement inacceptable : nous devons mobiliser nos ressources pour lutter contre le changement climatique, à une époque où sévit une crise économique presque sans précédent.

Note: vous avez peut-être remarqué que je n'utilise pas le terme "énergies renouvelables". La raison est que ce terme recouvre à la fois des énergies "fatales" (éolien et photovoltaïque qui produisent quand les conditions, vent et soleil, sont favorables) et des énergies produisant à la demande (hydraulique, biomasse). Autant les premières sont difficiles à utiliser, autant les secondes permettent d'ajuster la production à la demande.
La biomasse permettrait de produire de l'électricité à la demande, en quantité significative, mais insuffisante pour remplacer le nucléaire. Mais surtout, la biomasse peut permettre à la France de se passer des importations de pétrole (il faudra un jour que j'explique comment). C'est pourquoi, je considère que ce serait un gaspillage de l'utiliser pour produire de l'électricité ou de la chaleur.